Le Jésus lyonnais, dieu des saucissons
Publié le.
23/12/2022
Si vous êtes originaire de la ville, vous connaissez sûrement le Jésus lyonnais, appelé ainsi car traditionnel des fêtes de fin d’année. Mais savez-vous tous les points communs qu’il partage avec le véritable Jésus ?
Les fêtes approchent, c’est le moment de retrouver sa famille autour de bonne chair. Attention à ne pas vous faire piquer la vedette par votre cousin, petit gros et jovial qui prend toute la place dans l’assiette. Bien sûr, ce conseil ne s'applique que si vous êtes dans une famille cannibale ou une rosette de Lyon. En effet, ce saucisson en forme de poire revient tous les ans à cette période dans les magasins de la vallée du Rhône. Cette spécialité gastronomique a donc été nommée irévérencieusement d’après le plus célèbre enfant de Noël, un certain Jésus de Nazareth. D’ailleurs, voulu pour imiter le fameux bébé homonyme, il lui présente de nombreuses similarités. Le Jésus lyonnais est donc bien petit et gros, façonné de la main des charcutiers à l’image d’un bébé venant de naître, au contraire de la rosette son aînée longue et fine dame.
Des origines paysannes
Commençons par le commencement et les naissances de ces deux beaux bébés. Ses origines modestes évoquent celles de Jésus. Oubliez les grandes tablées des seigneurs, ce saucisson est avant tout d’origine paysanne, qui souhaitent s’offrir un met raffiné pour la fin d’année. Cet enfant a été annoncé roi, et le saucisson aussi : le Jésus n’est fait que des parties nobles du porc. Vous y retrouverez les meilleurs boyaux, les plus fins jambons, les plus juteuses épaules au côté des mets que sont la longe et la poitrine.
Transformer l’eau en vin
Finement assaisonné de sel, de poivre et d'ail, le Jésus lyonnais se partage comme un bon pain, à défaut de se multiplier. Mieux encore, il est strictement illégal (oui, oui, vous pourriez être jugés et condamnés par le bon goût) de le consommer avec de l’eau. En effet, fidèle à sa tradition, il ne se boit qu’avec du vin rouge, de préférence local pour faire honneur à son Bethléem à lui : la vallée du Rhône.
Micro-fashion
Ça fait déjà beaucoup ? Détrompez-vous, le Jésus lyonnais n’arrête pas là la comparaison. Le Jésus lyonnais refuse de se faire ficeler comme les autres saucissons. Capricieux, il ne s’habille que comme un bébé, emmailloté dans sa peau et dans un filet en coton du plus bel effet.
Carêmatruation
Mais ces deux Jésus ont encore plus brillé après leur naissance. Le premier a entre-autres jeûné quarante jours pour la carême, tandis que notre charcuterie doit aussi mûrir, lui cinquante jours environ, pour pouvoir bien fermenter et agrémenter nos tables.
Il est alors temps de vous régaler de la chair du Jésus. Que vous soyez adepte de l’ostie ou pas, nous vous garantissons que le Jésus lyonnais est plus goûtu, car il est souvent assaisonné de nombreuses épices comme la muscade. Alors ne perdez pas un instant, en espérant qu’il existe bientôt une version à l’âne et au bœuf pour souffler un vent de fête sur votre réveillon !
Kavi