Importantes coupes budgétaires dans le secteur de la culture lyonnaise
Publié le.
8/4/2025

La culture en danger dans la métropole de Lyon
À seulement un an des élections métropolitaines, la Métropole de Lyon, dirigée par l’écologiste Bruno Bernard, a annoncé réduire sa participation financière à certaines institutions culturelles et manifestations en 2025. Cette décision, largement critiquée, fait suite aux injonctions de l’État français demandant des efforts budgétaires aux collectivités. La Métropole justifie ces coupes budgétaires en expliquant qu’elles permettent de préserver les budgets alloués à l’éducation artistique, aux structures associatives et aux interventions culturelles de proximité. Ces réductions affectent les cinq acteurs culturels dont la Métropole est le principal, voire l’unique partenaire financier public : les Nuits de Fourvière, le festival Lumière, le musée Lugdunum, le musée des Confluences et les biennales de Lyon. Les conséquences sont directes : suppression du concert symphonique gratuit prévu au parc de la Tête d’Or cet été faute de financements, suppression de la programmation circassienne au parc de Saint-Genis-Laval pour l’édition 2025 des Nuits de Fourvière, etc.
Pour plusieurs collectifs et syndicats d’artistes, le bilan est lourd. Ces coupures impactent en premier lieu les artistes, photographes, journalistes et techniciens. Change.org explique : « Chaque fois qu’une coupe budgétaire de 20 000 euros est annoncée, c’est l’équivalent d’un emploi permanent dans une structure culturelle ou d’un emploi artistique, technique ou administratif intermittent, qui est menacé de disparition. » Une pétition adressée au ministère de la Culture a vu le jour et a déjà recueilli plus de 60 000 signatures. L’opposition politique s’indigne également et craint que ces suppressions ne fragilisent les structures culturelles et les événements qui font rayonner le territoire.

L’ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes affecté
Un article de ScèneWeb a récemment révélé une réduction de 12 % du budget de la Région Auvergne-Rhône-Alpes dédié à la culture, à la création, et à l'enseignement artistique. Cette coupe budgétaire, qui s'élève à 5 millions d'euros, affecte un grand nombre de structures et de compagnies culturelles à travers la région. Malgré une légère augmentation du budget global consacré à la culture et au patrimoine, c'est principalement ce dernier volet qui en bénéficie. Plusieurs structures emblématiques, telles que la Manufacture des arts d'Aurillac et le Footsbarn de Hérisson, ont perdu l'intégralité de leurs subventions régionales. Les Scènes découvertes lyonnaises et des salles dédiées à l'émergence musicale, comme À Thou Bout d'Chant, sont également touchées. Des compagnies renommées, comme celles de Maguy Marin et Jean-Claude Gallotta, voient leurs subventions réduites ou supprimées. Le Centre de développement chorégraphique national (CDCN) de Grenoble, Le Pacifique, subit lui aussi une baisse significative de son financement régional.
Ces réductions budgétaires plongent de nombreuses structures dans l'incertitude, certaines espérant encore qu'il ne s'agit que de mesures temporaires. Pour l’heure, la Région n'a pas encore fourni d'explications officielles concernant ces coupes, laissant les acteurs culturels dans l'expectative quant à l'avenir de leurs activités.