Les légendes de Lyon

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Les légendes de Lyon

Vous croyez connaître l’histoire de Lyon sur le bout des doigts ? Détrompez-vous, vous serez surpris par toutes les légendes qui y existent. Laissez-nous vous en raconter quelques-unes…

Le mythe du Mâchecroute, dragon du Rhône

‍Au Moyen Âge, on racontait que le Rhône était hanté par un terrible dragon responsable des crues du fleuve qui ravageaient tout sur leur passage.

La légende autour de ce monstre est apparue lorsque les Lyonnais cherchaient à trouver une explication aux inondations qui mettaient en péril leurs habitations et leurs terres. Ainsi, ce dragon dormait sous le pont de la Guillotière et se réveillait pour tout détruire dès qu’il avait faim ou que des bateaux le mettaient en colère. Dans ces moments de colère, le Mâchecroute saccageait tout ce qui l’entourait, ne laissant de chance à personne.

Un beau jour, les Lyonnais décidèrent que ça en était trop et que la peur de ce monstre devait cesser. Durant le carnaval, de nombreuses effigies du dragon furent brandies pour le faire fuir. Mais cela ne suffit pas car de terribles crues détruisirent de nouveau toute la vallée du Rhône en 1856. Par la suite, une loi obligea les villes à construire des digues afin de se protéger des crues. C’est ainsi que le Mâchecroute cessa de terrasser les Lyonnais et il sommeille depuis ce temps sous le pont de la Guillotière.

La légende du Crocodile du Rhône

Vous connaissez peut-être cette légende iconique de Lyon, on y fait référence sous plusieurs noms : le crocodile du Rhône, de la Guillotière ou encore de l’Hôtel-Dieu. Encore un monstre sous-marin sous le pont de la Guillotière, y aurait-il un lien ? En tout cas voici son histoire :

En 1745, un crocodile avait décidé de nager, ou s’était perdu, vers le Rhône et avait atteint le pont de la Guillotière, anciennement appelé pont du Rhône. Il avait élu domicile sous ce pont pour le plus grand malheur des habitants. Il surgit et attaque les embarcations dès qu'il les aperçoit, les renversant et faisant des hommes à bord une proie facile pour éponger sa faim insatiable. Ainsi, toute navigation était si périlleuse que plus personne n’empruntait le Rhône à ce niveau.

La terreur se répand avec la rumeur. Certains décident d’agir, mais les armes à feu sont inefficaces sur le reptile et l'espoir de se débarrasser du monstre semble perdu. Cependant, une lueur d’espoir surgit au moment le plus désespéré. Deux condamnés à mort vont raviver cet espoir : ils proposent de tuer le monstre en échange de leur grâce. Cette offre, bien que jugée immorale par les Lyonnais, est acceptée par dépit et pragmatisme. Comment les deux condamnés vont-ils s'y prendre ? Eh bien voici comment : armés de longues piques s’apparentant à des lances et munis de sable fin, ils montent sur une barque et filent vers le pont. Ils avancent lentement et prudemment, un tenant sa pique prête, l'autre une poignée de sable. Tout le monde se réunit pour les voir faire, l’attente est énorme.

Ils atteignent enfin les abords du pont et observent pendant quelques instants. Les deux condamnés aperçoivent du mouvement : le monstre est bien là et s'approche, se prépare à attaquer la barque, quand l'un des combattants lui jette du sable dans les yeux, tandis que l'autre lui porte un puissant coup de lance. L'animal devient furieux, il n’a pas réussi à avoir sa proie, il est aveuglé et ses mouvements sont désordonnés. Le crocodile grimpe à la pile du pont, on ressent clairement sa souffrance et son inquiétude face à cette situation inhabituelle. Pendant ce temps, les piques des condamnés le transpercent en plusieurs endroits jusqu'à ce qu'il succombe. Les applaudissements des badauds ne se font pas attendre.

En souvenir de cette histoire, la dépouille du crocodile a été suspendue dans la chapelle du Saint-Esprit, puis à la coupole de l'Hôtel-Dieu.

Le musée des Beaux-Arts ou l’abbaye hantée

Tout Lyonnais qui se respecte a déjà mis un pied au musée des Beaux-Arts. Mais connaissez-vous vraiment la légende qui se cache entre ces murs ?

L’histoire que nous allons vous raconter remonte à l’an 1506. À cette époque, à la place du musée se trouvait l’abbaye Saint-Pierre-les-Nonnains, alias l’abbaye de la débauche et du péché. Et si vous ne comprenez pas bien ces derniers mots, c’est très simple : les nonnes qui y vivaient s’en donnaient à cœur joie et la chasteté ne faisait vraisemblablement pas partie de leur vocabulaire. Elles recevaient à toute heure des hommes avides de relations sexuelles et organisaient des fêtes où l’alcool coulait à flot (« abbaye de la débauche » c’était presque un euphémisme).

Mais les mœurs légères des nonnes attiraient les foudres de l’Église ainsi que celles du roi Louis XII et de son épouse Anne de Bretagne. En 1516, celles qui avaient péché furent expulsées du couvent et ce fut notamment le cas d’Alice de Theizé (ou Alix selon les historiens), la plus dévergondée de toutes. Elle fut envoyée dans un autre couvent où elle mourut dans d’atroces souffrances en 1524. C’est à ce moment-là que l’histoire se pimente. Le fantôme d’Alice serait venu hanter l’abbaye, redevenue un lieu de tranquillité, et embêter ses anciennes camarades (notamment son amante, Antoinette, qui finit totalement possédée). D’ailleurs, la légende raconte qu’Alice hante toujours le musée… À bon entendeur.

La montée du Gourguillon et la coulée de sang

Nous continuons le récit de ces légendes avec la plus sanglante, celle de la montée du Gourguillon. Petit aparté géographique : cette montée située dans le Vieux Lyon relie les actuels quartiers de Saint-Jean et Saint-Just. Mais reprenons notre histoire. Il y a fort longtemps, Lyon (ou Lugdunum) était une colonie romaine.  À l’époque, le christianisme n’étant pas une religion reconnue par les romains, ceux-ci n’hésitaient pas à lancer de nombreuses persécutions contre les chrétiens gaulois. En 177 notamment, ces persécutions étaient si violentes qu’on raconte que le sang coulait à flot le long des rues de cette montée. Une légende qui nous glace le sang…

Les mystères de l’Île Barbe – Lyon

L’Île Barbe pourrait être renommée l’Île aux mystères ! Au Haut Moyen-Âge, on raconte que des druides sacrifiaient des humains sur des autels. Plus tard, des sorcières tentaient de rameuter les badauds pour les dépouiller. L’Île Barbe fut longtemps l’objet de tous les mystères.

Cette situation est très certainement due à son isolement. Le premier pont n’est construit qu’en 1734. Même son nom indique que l’île fut longtemps sauvage : Insula Barbara (l’île sauvage). Lieu longtemps resté sauvage, l’île n’était pas pour autant dénuée de civilisation. En effet, de nombreux monastères et abbayes ont été construits sur cette île.

L’histoire raconte même que la première abbaye a été construite par Longinus, le soldat romain qui a percé le flanc du Christ de sa lance. Beaucoup de rumeurs couraient aussi autour du Saint Graal potentiellement ramené par Longinus. C’est peut-être la richesse de l’abbaye au XIIème siècle qui explique toutes ces rumeurs. En effet, l’abbaye avait le pouvoir sur pas moins de 113 églises et 48 prieurés dans la région, ce qui en faisait l’une des plus puissantes de France.

Aujourd’hui, l’île semble bien plus paisible, mais qui sait ? Les nombreux vestiges regorgent peut-être de trésors !

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Axelle
27/10/2024
5 min de lecture

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Publié le.

12/3/2024

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Le mythe du Mâchecroute, dragon du Rhône

‍Au Moyen Âge, on racontait que le Rhône était hanté par un terrible dragon responsable des crues du fleuve qui ravageaient tout sur leur passage.

La légende autour de ce monstre est apparue lorsque les Lyonnais cherchaient à trouver une explication aux inondations qui mettaient en péril leurs habitations et leurs terres. Ainsi, ce dragon dormait sous le pont de la Guillotière et se réveillait pour tout détruire dès qu’il avait faim ou que des bateaux le mettaient en colère. Dans ces moments de colère, le Mâchecroute saccageait tout ce qui l’entourait, ne laissant de chance à personne.

Un beau jour, les Lyonnais décidèrent que ça en était trop et que la peur de ce monstre devait cesser. Durant le carnaval, de nombreuses effigies du dragon furent brandies pour le faire fuir. Mais cela ne suffit pas car de terribles crues détruisirent de nouveau toute la vallée du Rhône en 1856. Par la suite, une loi obligea les villes à construire des digues afin de se protéger des crues. C’est ainsi que le Mâchecroute cessa de terrasser les Lyonnais et il sommeille depuis ce temps sous le pont de la Guillotière.

La légende du Crocodile du Rhône

Vous connaissez peut-être cette légende iconique de Lyon, on y fait référence sous plusieurs noms : le crocodile du Rhône, de la Guillotière ou encore de l’Hôtel-Dieu. Encore un monstre sous-marin sous le pont de la Guillotière, y aurait-il un lien ? En tout cas voici son histoire :

En 1745, un crocodile avait décidé de nager, ou s’était perdu, vers le Rhône et avait atteint le pont de la Guillotière, anciennement appelé pont du Rhône. Il avait élu domicile sous ce pont pour le plus grand malheur des habitants. Il surgit et attaque les embarcations dès qu'il les aperçoit, les renversant et faisant des hommes à bord une proie facile pour éponger sa faim insatiable. Ainsi, toute navigation était si périlleuse que plus personne n’empruntait le Rhône à ce niveau.

La terreur se répand avec la rumeur. Certains décident d’agir, mais les armes à feu sont inefficaces sur le reptile et l'espoir de se débarrasser du monstre semble perdu. Cependant, une lueur d’espoir surgit au moment le plus désespéré. Deux condamnés à mort vont raviver cet espoir : ils proposent de tuer le monstre en échange de leur grâce. Cette offre, bien que jugée immorale par les Lyonnais, est acceptée par dépit et pragmatisme. Comment les deux condamnés vont-ils s'y prendre ? Eh bien voici comment : armés de longues piques s’apparentant à des lances et munis de sable fin, ils montent sur une barque et filent vers le pont. Ils avancent lentement et prudemment, un tenant sa pique prête, l'autre une poignée de sable. Tout le monde se réunit pour les voir faire, l’attente est énorme.

Ils atteignent enfin les abords du pont et observent pendant quelques instants. Les deux condamnés aperçoivent du mouvement : le monstre est bien là et s'approche, se prépare à attaquer la barque, quand l'un des combattants lui jette du sable dans les yeux, tandis que l'autre lui porte un puissant coup de lance. L'animal devient furieux, il n’a pas réussi à avoir sa proie, il est aveuglé et ses mouvements sont désordonnés. Le crocodile grimpe à la pile du pont, on ressent clairement sa souffrance et son inquiétude face à cette situation inhabituelle. Pendant ce temps, les piques des condamnés le transpercent en plusieurs endroits jusqu'à ce qu'il succombe. Les applaudissements des badauds ne se font pas attendre.

En souvenir de cette histoire, la dépouille du crocodile a été suspendue dans la chapelle du Saint-Esprit, puis à la coupole de l'Hôtel-Dieu.

Le musée des Beaux-Arts ou l’abbaye hantée

Tout Lyonnais qui se respecte a déjà mis un pied au musée des Beaux-Arts. Mais connaissez-vous vraiment la légende qui se cache entre ces murs ?

L’histoire que nous allons vous raconter remonte à l’an 1506. À cette époque, à la place du musée se trouvait l’abbaye Saint-Pierre-les-Nonnains, alias l’abbaye de la débauche et du péché. Et si vous ne comprenez pas bien ces derniers mots, c’est très simple : les nonnes qui y vivaient s’en donnaient à cœur joie et la chasteté ne faisait vraisemblablement pas partie de leur vocabulaire. Elles recevaient à toute heure des hommes avides de relations sexuelles et organisaient des fêtes où l’alcool coulait à flot (« abbaye de la débauche » c’était presque un euphémisme).

Mais les mœurs légères des nonnes attiraient les foudres de l’Église ainsi que celles du roi Louis XII et de son épouse Anne de Bretagne. En 1516, celles qui avaient péché furent expulsées du couvent et ce fut notamment le cas d’Alice de Theizé (ou Alix selon les historiens), la plus dévergondée de toutes. Elle fut envoyée dans un autre couvent où elle mourut dans d’atroces souffrances en 1524. C’est à ce moment-là que l’histoire se pimente. Le fantôme d’Alice serait venu hanter l’abbaye, redevenue un lieu de tranquillité, et embêter ses anciennes camarades (notamment son amante, Antoinette, qui finit totalement possédée). D’ailleurs, la légende raconte qu’Alice hante toujours le musée… À bon entendeur.

La montée du Gourguillon et la coulée de sang

Nous continuons le récit de ces légendes avec la plus sanglante, celle de la montée du Gourguillon. Petit aparté géographique : cette montée située dans le Vieux Lyon relie les actuels quartiers de Saint-Jean et Saint-Just. Mais reprenons notre histoire. Il y a fort longtemps, Lyon (ou Lugdunum) était une colonie romaine.  À l’époque, le christianisme n’étant pas une religion reconnue par les romains, ceux-ci n’hésitaient pas à lancer de nombreuses persécutions contre les chrétiens gaulois. En 177 notamment, ces persécutions étaient si violentes qu’on raconte que le sang coulait à flot le long des rues de cette montée. Une légende qui nous glace le sang…

Les mystères de l’Île Barbe – Lyon

L’Île Barbe pourrait être renommée l’Île aux mystères ! Au Haut Moyen-Âge, on raconte que des druides sacrifiaient des humains sur des autels. Plus tard, des sorcières tentaient de rameuter les badauds pour les dépouiller. L’Île Barbe fut longtemps l’objet de tous les mystères.

Cette situation est très certainement due à son isolement. Le premier pont n’est construit qu’en 1734. Même son nom indique que l’île fut longtemps sauvage : Insula Barbara (l’île sauvage). Lieu longtemps resté sauvage, l’île n’était pas pour autant dénuée de civilisation. En effet, de nombreux monastères et abbayes ont été construits sur cette île.

L’histoire raconte même que la première abbaye a été construite par Longinus, le soldat romain qui a percé le flanc du Christ de sa lance. Beaucoup de rumeurs couraient aussi autour du Saint Graal potentiellement ramené par Longinus. C’est peut-être la richesse de l’abbaye au XIIème siècle qui explique toutes ces rumeurs. En effet, l’abbaye avait le pouvoir sur pas moins de 113 églises et 48 prieurés dans la région, ce qui en faisait l’une des plus puissantes de France.

Aujourd’hui, l’île semble bien plus paisible, mais qui sait ? Les nombreux vestiges regorgent peut-être de trésors !

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