Redécouvrir Lyon

Histoire de Lyon : La Tour de la Charité

Publié le
13/1/2024

Lorsque vous vous vous baladiez sur la Presqu'île, vous, lyonnais, êtes nécessairement passés à deux pas de cette tour, de ce clocher. Présente sur nombre de cartes postales de notre chère ville, au même titre que la basilique de Fourvière, la statue de Louis XIV ou des pentes de la Croix-Rousse, la Tour de la Charité est l’un des emblèmes de la ville de Lyon.

Néanmoins, en parlant autour de nous, on s’est aperçu que, comme beaucoup de nos proches, on ne connaissait pas l’histoire de cette fameuse tour. Nous avons donc fait nos recherches pour vous informer au mieux sur la Tour de la Charité, seul partie encore debout de l'hôpital de la Charité aujourd’hui disparu.

De l’aide des pauvres dans la rue...

De 1529 à 1531 se déroule en France un épisode de grande sécheresse, à l’origine d’une famine généralisée et d’une hausse non-maîtrisée de la mendicité au sein de la population française, et notamment autour de Lyon. Face à la misère qui les accable en campagne, on estime que près de huit mille personnes naviguent alors le Rhône pour rejoindre Lyon. Afin de répondre à cette situation catastrophique, l´Aumône générale est alors créée en 1534, au couvent des Cordeliers.

L’héraldique parle ici d’elle-même : le blason de l’Aumônerie représente en effet la Charité portant trois enfants, ainsi qu’un pélican nourrissant ses petits.

Initialement, cette institution lyonnaise a pour seule action celle de distribuer des secours aux pauvres, dans la rue, afin de lutter contre la mendicité croissante. Cette initiative sera renouvelée à Paris dix ans plus tard, avec la création du Grand Bureau des pauvres.

Ayant eu écho d’une telle générosité, de plus en plus de mendiants font le déplacement et affluent vers la ville de Lyon, ce qui n’enraye en rien le phénomène de mendicité bien entendu. L’engouement est tel que l’initiative de l’Aumône générale ne peut que perdurer, d’autant qu’à l’époque la mendicité est officiellement punie par la loi.

… à la création d’un hôpital

A l’époque, les échevins, les notables, les officiers du roi, les marchands étrangers et des membres de l´Eglise vont prendre une décision, celle de retirer les mendiants dans des lieux appropriés et de réaliser des quêtes pour les aider, comme nous l’explique si bien le site patrimoine.auvergnerhonealpes.fr.

En 1581, un premier projet de construction d'hôpital est alors lancé sur les vieux fossés de la Lanterne, mais par manque de moyens financiers, ce chantier sera abandonné. Néanmoins, l’idée de bâtir un hôpital à Lyon destiné à accueillir des mendiants persiste et lorsqu’en 1612, le roi Louis XIII ordonne la répression de la mendicité, il devient primordial d’agir !

Après moulte circonvolutions (dont vous trouverez plus de détails ici), l’institution achète le 2 décembre 1614, avec l'autorisation de Louis XIII, le terrain sur lequel est construit l'hôpital, entre les quais du Rhône et la place Bellecour. Ce lieu est choisi pour sa proximité avec le Rhône, qui facilite grandement les transports, l’accès à l´eau et à l’Hôtel-Dieu où l’on conduit initialement les malades.

Une fois le lieu trouvé, la construction commence avec la pose de la première pierre le 16 janvier 1617, et on estime qu’elle a terminé durant l’année 1633. L'hôpital porte alors le nom d'Aumône générale et d'hôpital général de la Charité de Lyon, avant de devenir, fin XVIIIè siècle, l’« hôpital général de la Charité, Aumône générale et enfants trouvés de Lyon. »

Accueillant d’abord les mendiants, le public cible de cet établissement s’élargit peu à peu aux orphelins provenant des hôpitaux de Sainte-Catherine-du-Val et de Saint-Martin de la Chanal, aux vieillards, aux femmes en couches ainsi qu’aux incurables. De refuge, le bâtiment devient un véritable hôpital général à la fin du XVIIIè et au courant du XIXè siècle.

Deux mots sur le clocher ou Tour de la Charité


Il y a deux manières de parler de ce clocher construit en 1666. Au Petit Paumé, nous ne sommes pas des pros de l’architecture et du bâtiment, alors on aurait tendance à dire que ce clocher est beau, majestueux, qu’il domine la place Bellecour avec ses différentes formes superposées. L’autre manière d’en parler, c’est de dire que c’est une tour de plan carré, avec chaîne d'angle en bossage, surmontée d'une haute lanterne de deux étages de forme octogonale, couronnée d'un dôme à huit pans couvert en tuiles écailles vernissées noires, à la manière de patrimoine.auvergnerhonealpes.fr.

Quoi qu’il en soit, le clocher fait partie intégrante de l'hôpital de la Charité, et il en demeure aujourd’hui le seul vestige (de même qu’il sert d'antenne-relais téléphonique d’ailleurs). Car au XXè siècle le bâtiment dans sa quasi-intégralité est détruit, en raison de l’état d’insalubrité de l’édifice et de la volonté des pouvoirs publics de construire à la place un hôtel des Postes (qui est toujours debout aujourd'hui). La démolition de la Charité commence ainsi le 6 août 1934. Seul le clocher sera préservé, pour notre plus grand plaisir, suite à de nombreuses pétitions et à la décision prise par le maire Edouard Herriot en 1935 de suspendre la destruction.

Maintenant que vous en savez plus sur la tour de la Charité, vous devez sûrement avoir envie d’en apprendre plus sur d’autres monuments et lieux emblématiques de la ville de Lyon. Nous vous proposons par exemple de réviser vos connaissances sur la place des Jacobins.

Crédit photo : Daniel F. Valot

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Axelle
13/1/2024
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Histoire de Lyon : La Tour de la Charité

Publié le.

18/3/2020

Lorsque vous vous vous baladiez sur la Presqu'île, vous, lyonnais, êtes nécessairement passés à deux pas de cette tour, de ce clocher. Présente sur nombre de cartes postales de notre chère ville, au même titre que la basilique de Fourvière, la statue de Louis XIV ou des pentes de la Croix-Rousse, la Tour de la Charité est l’un des emblèmes de la ville de Lyon.

Néanmoins, en parlant autour de nous, on s’est aperçu que, comme beaucoup de nos proches, on ne connaissait pas l’histoire de cette fameuse tour. Nous avons donc fait nos recherches pour vous informer au mieux sur la Tour de la Charité, seul partie encore debout de l'hôpital de la Charité aujourd’hui disparu.

De l’aide des pauvres dans la rue...

De 1529 à 1531 se déroule en France un épisode de grande sécheresse, à l’origine d’une famine généralisée et d’une hausse non-maîtrisée de la mendicité au sein de la population française, et notamment autour de Lyon. Face à la misère qui les accable en campagne, on estime que près de huit mille personnes naviguent alors le Rhône pour rejoindre Lyon. Afin de répondre à cette situation catastrophique, l´Aumône générale est alors créée en 1534, au couvent des Cordeliers.

L’héraldique parle ici d’elle-même : le blason de l’Aumônerie représente en effet la Charité portant trois enfants, ainsi qu’un pélican nourrissant ses petits.

Initialement, cette institution lyonnaise a pour seule action celle de distribuer des secours aux pauvres, dans la rue, afin de lutter contre la mendicité croissante. Cette initiative sera renouvelée à Paris dix ans plus tard, avec la création du Grand Bureau des pauvres.

Ayant eu écho d’une telle générosité, de plus en plus de mendiants font le déplacement et affluent vers la ville de Lyon, ce qui n’enraye en rien le phénomène de mendicité bien entendu. L’engouement est tel que l’initiative de l’Aumône générale ne peut que perdurer, d’autant qu’à l’époque la mendicité est officiellement punie par la loi.

… à la création d’un hôpital

A l’époque, les échevins, les notables, les officiers du roi, les marchands étrangers et des membres de l´Eglise vont prendre une décision, celle de retirer les mendiants dans des lieux appropriés et de réaliser des quêtes pour les aider, comme nous l’explique si bien le site patrimoine.auvergnerhonealpes.fr.

En 1581, un premier projet de construction d'hôpital est alors lancé sur les vieux fossés de la Lanterne, mais par manque de moyens financiers, ce chantier sera abandonné. Néanmoins, l’idée de bâtir un hôpital à Lyon destiné à accueillir des mendiants persiste et lorsqu’en 1612, le roi Louis XIII ordonne la répression de la mendicité, il devient primordial d’agir !

Après moulte circonvolutions (dont vous trouverez plus de détails ici), l’institution achète le 2 décembre 1614, avec l'autorisation de Louis XIII, le terrain sur lequel est construit l'hôpital, entre les quais du Rhône et la place Bellecour. Ce lieu est choisi pour sa proximité avec le Rhône, qui facilite grandement les transports, l’accès à l´eau et à l’Hôtel-Dieu où l’on conduit initialement les malades.

Une fois le lieu trouvé, la construction commence avec la pose de la première pierre le 16 janvier 1617, et on estime qu’elle a terminé durant l’année 1633. L'hôpital porte alors le nom d'Aumône générale et d'hôpital général de la Charité de Lyon, avant de devenir, fin XVIIIè siècle, l’« hôpital général de la Charité, Aumône générale et enfants trouvés de Lyon. »

Accueillant d’abord les mendiants, le public cible de cet établissement s’élargit peu à peu aux orphelins provenant des hôpitaux de Sainte-Catherine-du-Val et de Saint-Martin de la Chanal, aux vieillards, aux femmes en couches ainsi qu’aux incurables. De refuge, le bâtiment devient un véritable hôpital général à la fin du XVIIIè et au courant du XIXè siècle.

Deux mots sur le clocher ou Tour de la Charité


Il y a deux manières de parler de ce clocher construit en 1666. Au Petit Paumé, nous ne sommes pas des pros de l’architecture et du bâtiment, alors on aurait tendance à dire que ce clocher est beau, majestueux, qu’il domine la place Bellecour avec ses différentes formes superposées. L’autre manière d’en parler, c’est de dire que c’est une tour de plan carré, avec chaîne d'angle en bossage, surmontée d'une haute lanterne de deux étages de forme octogonale, couronnée d'un dôme à huit pans couvert en tuiles écailles vernissées noires, à la manière de patrimoine.auvergnerhonealpes.fr.

Quoi qu’il en soit, le clocher fait partie intégrante de l'hôpital de la Charité, et il en demeure aujourd’hui le seul vestige (de même qu’il sert d'antenne-relais téléphonique d’ailleurs). Car au XXè siècle le bâtiment dans sa quasi-intégralité est détruit, en raison de l’état d’insalubrité de l’édifice et de la volonté des pouvoirs publics de construire à la place un hôtel des Postes (qui est toujours debout aujourd'hui). La démolition de la Charité commence ainsi le 6 août 1934. Seul le clocher sera préservé, pour notre plus grand plaisir, suite à de nombreuses pétitions et à la décision prise par le maire Edouard Herriot en 1935 de suspendre la destruction.

Maintenant que vous en savez plus sur la tour de la Charité, vous devez sûrement avoir envie d’en apprendre plus sur d’autres monuments et lieux emblématiques de la ville de Lyon. Nous vous proposons par exemple de réviser vos connaissances sur la place des Jacobins.

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