Métronome de la ligne D - l'histoire derrière le nom des stations de métro lyonnaises (1/2)
Publié le.
13/11/2019
Gare de Vénissieux
Etes-vous déjà allé au bout de la ligne D ? Personnellement, moi non. Mais ça ne m’empêchera pas de vous en dire plus sur la station Gare de Vénissieux, ou plutôt sur l’origine du nom de cette ville. Il existe à ce propos plusieurs légendes sur l’origine du nom.
Première légende
A l’époque gallo-romaine, la ferme principale de Vénissieux appartenait à un Romain nommé Vinicius (ouais, comme le joueur du Real), et comme les habitants du coin manquaient d’inspiration pour trouver le nom de leur commune, ils auraient décidé de choisir le nom du propriétaire ayant la plus grande ferme, c’est-à-dire Vinicius.
Il faut dire qu’à l’ère de la Rome antique, il était assez stylé d’être propriétaire d’une ferme. Progressivement, le nom de la ville Vinicius aurait évolué en Vénissieux.
Seconde légende
Le nom de la ville de Vénissieux pourrait aussi découler de ses vignes. Il existait, encore une fois à l’époque gallo-romaine, un vignoble dans Vénissieux dont le cru était fameux, et qui aurait participé à la renommée de la commune. Nos gaulois, des gens forts simples, auraient donc décidé de nommer leur commune d’après ce doux nectar qu’ils produisaient. S’ils avaient produit de la piquette, ils auraient très probablement appelé leur ville Vinassieux.
Parilly
Si la ligne B est placée sous le signe du XIX siècle, avec « Jean Macé », « Jean Jaurés », « Gambetta » ou encore « Place Guichard », la ligne D est quant à elle, placé sous le signe de Rome. Parilly, tout comme Vénissieux, aurait une orgine gallo-romaine.
Encore une fois, Parilly viendrait de Parillius ou de Parius, un autre fermier qui aurait possédé le plus grand domaine du coin. Vous voyez, quand je vous disais qu’être fermier c’était stylé à l’époque, je ne mentais pas.
La beauté du parc Parilly en automne
Mermoz – Pinel
Commençons par Jean Mermoz
Mermoz était un aventurier, un fou, un illuminé, un indestructible qui a vécu vite et intensément. Il faisait partie de ces hommes qui dégagent une aura naturelle et font mouiller les femmes d’un regard. Né en 1901, Mermoz s’engage à 19 ans dans l’armée, et plus précisément dans l’aviation.
Ce colosse, un peu timide et amoureux de poésie, n’est pas un pilote-né, puisqu’il échoue à deux reprises à son brevet de pilote, mais il a le goût du risque et une énorme paire de couilles, ce qui l’aidera grandement à rentrer dans l’histoire de l’aviation et à devenir une des figures du début du XXème siècle.
Pendant 4 ans dans l’armée, il accumule les missions périlleuses au Levant. Au cours d’une de ces missions, il tombe en panne dans le désert syrien et effectue une traversée de 4 jours pour rejoindre sa base. Indestructible vous disais-je. Il devient ensuite pilote de ligne, pour la compagnie Latécoère.
À l’époque, un pilote de Latécoère par mois disparaissait dans un accident d’avion. C’est dire à quel point il fallait être serein pour faire ce métier. Mais cela ne fait pas peur à notre Jean Mermoz national, qui, lorsqu’il n’est pas en train d’enchaîner les conquêtes amoureuses, navigue entre Toulouse, Barcelone et l’Afrique du Nord. En 1926, il se crash dans le désert du Sahara, se fait capturer par les Maures, puis est libéré contre rançon. Mais rien n’arrête Mermoz, qui continue les traversées dangereuses, notamment la première liaison Paris-Buenos Aires en 1933, et devient une idole en France. En 1934, on le décore de la Légion d’Honneur.
Malheureusement, c’est en 1936 que l’incroyable destinée de Mermoz prend fin. Il s’envole alors à bord d’un hydravion défectueux pour rester à tout jamais dans les cieux.
Philippe Pinel
Philippe Pinel était un médecin qui est resté dans l’Histoire comme le libérateur des fous et le précurseur de la psychiatrie. À une époque où l’on ne voyait dans les personnes atteintes de maladies mentales que de simples fous, il a su voir en eux une part d’humanité et les traiter conséquemment. À la fin du XVIII siècle, Pinel était un médecin vivotant sur Paris, et qui commençait à s’intéresser à la psychiatrie, jusqu’à ce que la Révolution commence.
En 1789, Pinel s’engagea pleinement dans la Révolution. Cette dernière interrompit de nombreuses carrières de médecin, et c’est en partie grâce à cela que Pinel pu obtenir la fonction de médecin-chef de l’Asile de Bicêtre en 1793.
Les asiles étaient alors en France des lieux d’horreur, dans lesquels les malades mentaux et les forçats confondus étaient enchainés et entassées dans des cachots humides. Pinel découvrit alors les méthodes du surveillant général en place dans l’asile dont il venait de récupérer la charge. Ce surveillant était capable de calmer les « fous » en faisant preuve de bienveillance et en s’adressant à la part intacte de leur raison.
C’est avec lui que Pinel décida de l’abolition du port des chaînes, jusqu’alors imposé aux fous. Après l’asile de Bicêtre, il fut nommé médecin chef dans l’asile la Sapeltrière, dans lequel il appliqua les mêmes méthodes. Il mit alors en place et institutionalisa un traitement des malades basé sur la compassion et la bienveillance.
Il fit aussi partie des premiers à répertorier les différentes maladies mentales et à les classer par ordre d’importance. Pour leur guérison, il préconisait un traitement humain, en travaillant avant tout sur les relations familiales du patient et sur le rôle du médecin vis-à-vis du patient.
Pinel a donc bouleversé le monde de la psychiatrie, en proposant une approche totalement nouvelle et surtout humaine du traitement des personnes atteintes de maladies mentales. Il fit même partie des premières personnes à recevoir la légion d’honneur en 1803.
Laennec
Laennec est un médecin, et même un médecin d’origine bretonne comme le laisse deviner son nom. C’est lui qui a inventé le stéthoscope, pour écouter le beat de ton cœur.
Grange Blanche
Jusqu’au XXème siècle, le quartier de Grange Blanche n’était occupé que par des terrains agricoles. Et là, vous vous dites : mais biensûr c’est de là que vient la partie « Grange » de « Grange Blanche ». Des fermes, une grange, tout ça a du sens. En réalité, c’est plus compliqué que cela.
Au Moyen-Age, une grange était non pas un endroit où on stockait les récoltes, la paille, le foin et tutti quanti, mais une exploitation agricole qui dépendait d’une abbaye ou d’un prieuré. L’exploitation de Grange Blanche appartenait justement à une organisation religieuse, et pas à n’importe laquelle, puisqu’elle appartenait à l’ordre des Templiers.
C’est pour cela que Grange Blanche est blanche et pas seulement Grange. Ils possédaient sur ce terrain un monastère qui servait de maison de retraite aux templiers qui avaient passé l’âge d’aller découper du berbère impie. Stylé l’EHPAD.
Monplaisir / Sans-souci
Il était une fois, dans le quartier de Monplaisir, un château. Ce château, c’était le château des Tournelles. Du XVIIème au XVIIIème siècle, il appartenait à l’ordre des Jésuites, qui l’utilisait comme maison de campagne. Puis il fut racheté par une grande famille de la région, la famille Henri.
En 1827, celui qui était alors propriétaire du château, l’héritier du château familial, décida de diviser son domaine en deux lots. Il nomma le premier « village de monplaisir » et le second « campagne de sans-souci ». C'est de là que viennent les noms de ces deux quartiers.
En 1850, le Château des Tournelles sortit du giron de la famille Henri. Les propriétaires se succédèrent, mais aucun entretien ne fut apporté aux différents bâtiments. Petit à petit, le château tombait en ruine, et sa démolition fut actée en 1913.
C’est la fin de la première partie de la ligne D, on se revoit la semaine prochaine pour la suite