Les mille et une merveilles des montées du Vieux Lyon
Publié le.
4/4/2023
Avec des dénivelés compris entre 11 et 13%, les montées du Vieux Lyon ont de quoi décourager bon nombre d’entre nous. Et pourtant ! Elles regorgent d’histoires, d’anecdotes insoupçonnées, de panoramas à admirer et sont un bon prétexte pour travailler son cardio !
La montée Saint Barthélémy
© Creative Commons, Jules Sylvestre
C’est place Saint Paul, à côté de la gare, que débute notre montée. Levez les yeux tout le long de la promenade, vous verrez, s’imposant toujours davantage à vous, mais se laissant désirer, la magnifique basilique de Fourvière. Bien que la pente à 12,6% rende la montée ardue, prenez le temps d'admirer la Maison Henri IV à votre gauche : les galeries à grandes arcades et l’escalier Renaissance de cette maison où Henri IV et François Ier auraient séjourné sont splendides. Au 42, la maison de Pauline Jaricot, récemment restaurée, cache derrière ses jolies fenêtres à meneaux la montée Billé. En face, ce sont les jardins du Rosaire, très bien entretenus, qui offrent de splendides perspectives sur la basilique et sur la ville en contrebas. Ne ratez pas non plus le Parc des Hauteurs aux pieds de la basilique !
Enfin sachez que cette montée est d’origine gallo-romaine : elle permettait jadis de relier Lugdunum (située sur la colline) à Condate (située sur un confluent aujourd’hui remblayé). La légende dit que Ponce Pilate serait né dans une de ces maisons de la montée Saint-Barthélémy. Empruntez donc ce chemin vers Fourvière empli d’histoire !
La montée du Chemin Neuf
© Les Rues de Lyon
« Si l’œil icy n’est satisfait,
Je lui donne toute l’Afrique,
L’Europe Asie et Amérique,
Pour trouver à sa vue un objet plus parfait »
écrit le dessinateur Israël Sylvestre en 1650 lors de son passage au Chemin Neuf.
La montée commence en face du bouchon des Lyonnais, en vous avançant vous longerez un long mur de béton, mais retrouverez en peu de temps le charme coloré des maisons lyonnaises. Sur votre chemin vous passerez devant une auberge de jeunesse, et une fois au bout de la montée, nous vous conseillons de traverser le jardin André Malraux pour ensuite vous reposer sur les pierres millénaires du théâtre gallo-romain ou sur celles de l’Odéon.
La montée en elle-même est moins grandiose qu’à l’époque de Sylvestre, la vue étant désormais barrée par de nombreux grillages, mais un charme mystérieux y règne tout de même. N’oublions pas qu’au numéro 33 se trouvait une loge franc-maçonne où le célèbre Casanova aurait été formé !
La montée du Gourguillon
© Creative Commons
C’est la montée la plus pentue ; pavée et sans trottoir, elle commence sur la magnifique place de la Trinité sur laquelle se trouve le théâtre de Guignol. Assez étroite, cette montée est extrêmement pittoresque : nous voici immergés dans les vieilles pierres lyonnaises, puis nous voilà traversant un petit espace vert, avant de replonger presque immédiatement au milieu du charme fou de ces grandes maisons colorées. La montée débouche sur la place Beauregard et continue encore au-delà pour finalement arriver Rue des Farges, non loin de l’amphithéâtre gallo-romain. Sur votre chemin, ne manquez pas l’impasse Turquet dont deux de ses maisons possèdent de très anciennes galeries de bois.
D’ailleurs, si vous êtes en quête de fortune, c’est dans la montée du Gourguillon qu’il faut chercher puisque le pape Clément V y a fait tomber sa tiare en 1305, perdant du même coup un des diamants qui la composaient. Personne ne l’a jamais retrouvé ! A bon entendeur…
En attendant, venez (re)découvrir l’histoire du Vieux Lyon !