Pourquoi Lyon s’appelle la Ville des Lumières ?
Publié le.
16/5/2024
Lyon, riche de son Histoire, porte fièrement plusieurs surnoms qui témoignent de son importance à travers les époques. Connue sous le nom de Capitale des Gaules pour son rôle central dans l'Antiquité, et reconnue comme la Capitale de la gastronomie pour son excellence culinaire, Lyon se distingue également par un titre qui éveille la curiosité : la Ville des Lumières. Ce surnom, loin d'être anodin, renvoie à une tradition et un héritage qui plongent leurs racines dans l'histoire lyonnaise que le Petit Paumé va aujourd’hui décrypter pour vous.
Étymologie de Lyon
Le nom antique le plus connu de Lyon est Lugdunum. D’origine celtique, son étymologie est décomposée en deux parties ; « lux » qui réfère à la divinité celtique de la lumière, de l’art, de l’artisanat et « dunum » qui signifie colline fortifiée. Ainsi, Lugdunum pourrait être interprété comme "la forteresse de Lug" ou "le fort de la lumière", mettant en avant à la fois son importance stratégique et sa dimension sacrée. Ce nom est d’ailleurs sûrement lié au fait que Lyon est né sur la colline de Fourvière, initialement orienté vers l’Est et donc vers le soleil levant. De quoi préfigurer le futur surnom de Lyon : la « ville des Lumières ».
Lyon, sur les traces des frères Lumières
@ Institut Lumière
Nés à Besançon, Louis et Auguste Lumière déménagent à Lyon en 1871. Inventeurs de génie, ces frères lyonnais ont révolutionné le monde de l’image en créant le Cinématographe, une machine permettant à la fois de capturer, développer et projeter des séquences animées. Ils l’utilisent d’ailleurs pour immortaliser les plus belles vues lyonnaises, créant ainsi un petit corpus de films inscrits au Registre du Monde de l’UNESCO. Leur première projection publique payante le 28 décembre 1895 à Paris marque officiellement la naissance du cinéma.
Néanmoins, c’est à Lyon que l’essentiel de leurs expérimentations a pris forme : plus de 170 brevets étaient alors à leur nom dans le domaine de la photographie et de la cinématographie. Il est possible d’en découvrir certaines aujourd’hui à l’Institut Lumière, situé à Lyon, installé dans la demeure familiale des Lumières.
La tradition du 8 décembre
En 1852, lors de la restauration de l’église qui surplombe Fourvière, une statue de la Vierge Marie est commandée pour le 8 septembre, jour de la Nativité de Marie. Malheureusement la météo ne fût pas de mise et la Saône finit en crue quelques jours avant, inondant ainsi l’atelier du sculpteur Fabisch, en charge de la statue de Marie. La date est alors reportée au 8 décembre, autre jour de fête de la Vierge, celle de l’Immaculée Conception. Néanmoins, la fête est encore menacée par des orages. À la suite des prières des Lyonnais, le beau temps réapparaît. En signe de remerciement, les Lyonnais ont spontanément illuminé leurs balcons et façades de petites bougies, appelées lumignons. Depuis, cette tradition est perpétuée et illumine la ville de Lyon tous les 8 décembre.
Aujourd’hui, la fête des Lumières de Lyon est mondialement connue et accueille chaque année plus de 4 millions de visiteurs.
Le plan Lumière
En outre, depuis le lancement du plan Lumière en 1989, Lyon possède un service d’éclairage public hors-norme intégré aux monuments historiques pour les mettre en valeur : la fontaine des Jacobins, la colline de Fourvière, la statue équestre de Louis XIV place Bellecour, l’Hôtel de Ville… Ce talent est rapidement reconnu et exporté à l’international. De nombreuses villes réquisitionnent le savoir-faire lyonnais pour éclairer leurs propres monuments : le palais de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, la ville de la Havane, de Hanoï, de San José au Costa Rica, Francfort. Et les fêtes des lumières étrangères comme à Quito et à Hong Kong en 2017 font aussi appel aux Lyonnais ! Une particularité qui pourrait disparaître dû aux exigences environnementales qui demandent à réduire les éclairages publics…
Bref, autant de raisons qui rendent la ville de Lyon si particulière et qui continue à nous illuminer de bonheur !