L’empereur Claude, improbablement lyonnais
Publié le.
8/2/2022
La liste des empereurs romains est longue certes, mais qui aurait cru qu’un lyonnais de souche paraîtrait parmi ces figures glorieuses de l’Histoire ?
Aujourd’hui, nous allons à la rencontre de l’empereur Claude, un personnage de renom, qui entretient tout au long de sa vie un rapport privilégié avec Lyon, capitale des Gaules.
Enfant, c’était un peu… le vilain petit canard
Notre personnage du jour naît en -10 avant J.-C à Lugdunum (Lyon avait bien son petit nom latin). Il passe ses premiers mois dans une “domus -palais résidentiel- située sur la colline de Fourvière qui, à l’époque, était une petite Rome”*. Issu de la famille impériale julio-claudienne, le jeune garçon a à peu près tout pour être le mec cool de sa bande de potes. Mais en réalité, tout le monde en a honte. C’est un enfant gringalet, diminué, faible physiquement, boiteux et pour ne rien arranger : bègue. Quand sa mère parlait d’un idiot, elle disait “Il est plus plus bête que mon fils Claude !”.
*Selon François Chausson, professeur d’histoire romaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Une montée en puissance romanesque
S’il est longtemps écarté de la vie politique et d’une potentielle entrée dans la dynastie, tout n’est pas encore perdu. Le jeune homme noie ses humiliations successives dans des livres et étudie beaucoup. À 47 ans, il se voit offrir le poste de Consul par tonton Caligula. À l’assassinat de ce dernier (à Rome, on ne décédait que rarement de vieillesse), on lui attribut un peu à défaut le poste d’Empereur. Un heureux hasard, car il se révèle être un bon gestionnaire de la ville. Cultivé, habile et diplomate, l’homme finit par faire taire les langues de vipère. Il mène à merveille de profondes refontes de l’administration, des lois et de la justice et en finalité, il fut considéré comme un “empereur bénéfique”.
Son règne a duré 14 ans, interrompu par un malencontreux empoisonnement (oups). La coupable ? Son aimante et dévouée Agrippine, souhaitant voir son fils Néron sur le trône, s’était probablement fait un plaisir d’introduire des champis dans la salade César… 🍄
Claude, qu’as-tu laissé à tes gones ?
La table claudienne : une plaque de bronze retrouvée en 1528 dans le quartier de la Croix-Rousse, pas loin de l’actuelle église Saint-Polycarpe. On peut y lire un discours (les latinistes, c’est votre moment de briller) qu’avait prononcé l’Empereur Claude en l’an 48, en faveur des notables gaulois. Eh oui ! Même si Rome les avait envahis, Claude aimait ses gauloises et gaulois . Et ce n’est pas un mauvais jeu de mots de dire que l’empereur avait bien conquis leur cœur. Claude a longtemps bataillé pour octroyer aux gaulois les mêmes droits que les citoyens romains quitte à choquer les magistrats romains un tantinet xénophobes. Il paraît qu’on lui avait même donné le petit surnom de “Claude Le Gaulois” !
Bon, c’est vrai que ça fait un bail cette histoire, mais deux-mille balais plus tard, le trésor est sans poussière. D’ailleurs, vous l’avez probablement déjà vu de vos propres yeux lorsqu’il était exposé en 2019 au Musée des Beaux-Arts de Lyon. Et si ce n’est pas le cas, on vous invite à passer lui faire un coucou dans sa résidence principale, le musée gallo-romain Lugdunum.
Source image bannière : Ville de Lyon
Mona-Lisa