Plaque dorée à l'entrée : « Cet établissement est équipé d'un défibrillateur. ». « Oh des jeunes ! » s'exclame l'hôte avec en fond l'air vieillot de La Mélodie du bonheur. Ce monument lyonnais serait-il si kitsch qu'il en deviendrait démodé ? Après avoir mangé un succulent carré d'agneau et de très bons escargots, on est rassuré. Ce n'est pas au vieux singe que l'on apprend à faire des limaces.

Il était une fois, dans le royaume des Brotteaux, une demeure charmante et ancienne en briques roses. À sa tête, la famille Orsi impressionnait les plus grands. Le chef mettait un point d’honneur à accueillir ses hôtes et à passer les voir pendant le repas. Ses spécialités telles que les ravioles de foie gras jus de Porto à la truffe, le pigeonneau rôti en cocotte ou encore les crêpes Suzettes attiraient tout le royaume. On venait y chercher l’excellence et le raffinement.

La maison bourgeoise est mythique, par sa couleur rose en plein cœur de Lyon mais aussi par la renommée de son propriétaire étoilé : Pierre Orsi, un vieux copain de Paul. Ses spécialités ? Les ravioles de foie gras aux truffes et au porto, le homard en carapace ou le pigeonneau rôti. Jusqu'à la surprise du chef en dessert, vous serez au septième ciel. Les fausses étoiles au plafond, le menu Cœur de Rose et la lumière rouge tamisée n'y sont pas pour rien ! Ambiance romantico-kitsch assurée.

Pierre, Pierre, Pierre ! Il faut qu’on parle. Cela fait deux semaines que j’ai mangé chez toi des douceurs d’un autre monde, d’un autre temps. Sauf que maintenant mon palais y est habitué, je n’arrive pas à égaler la saveur de tes ravioles de foie gras de canard, je n’arrive pas à trouver une ressemblance gustative à tes tronçons de homard acadien dans mes repas quotidiens. Alors maintenant, il faut assumer, tu m’as habitué au luxe : invite moi de temps en temps s’il te plait. Merci.