Tony Garnier : l’architecte visionnaire
Publié le.
11/1/2022
Voici un des grands architectes lyonnais à qui nous devons beaucoup. La halle Tony Garnier, le stade de Gerland, le quartier des États-Unis ou encore l’hôpital Edouard Herriot sont ses plus célèbres chantiers. Découvrez sans plus attendre la vie et les accomplissements de Tony Garnier.
Les débuts de sa vie
Tony Garnier naît en 1869, dans une famille de canuts, sur les pentes de la Croix-Rousse. Les conditions de vie des ouvriers étant rudes, un des grands problèmes de l’époque concerne le logement (celui-ci étant en général insalubre et délabré). Ainsi, le contexte social ouvrier, qu’il expérience lui-même, doublé d’une passion naissante pour l’architecture sont sans doute les origines de sa vocation.
De l’école technique de la Martinière, aux Beaux-Arts de Lyon puis de Paris, Tony Garnier se lance dans le parcours classique de l’architecte. Mais c’est un élève différent des autres. Il pense l’habitation autrement et rompt ainsi totalement avec les codes de l’Académie. Tony Garnier rejette l’artifice et les ornements inutiles car la technique et l’aspect fonctionnel d’une bâtisse sont ses priorités. S’il échoue à plusieurs reprises au Grand Prix de Rome (un célèbre concours d’architecture), il le remporte finalement et cela lui permet de partir pour la Villa Médicis (une pension accueillant des artistes afin de les aider à réaliser leurs projets).
Pendant 4 ans, il doit bûcher sur l’architecture antique, qui est bien sûr aux antipodes de sa vision des choses. Il bâcle les devoirs qu’on lui assigne et travaille plutôt sur les projets qui l’intéressent vraiment, à savoir la Cité Industrielle (devenant son ouvrage principal).
Dans cet ouvrage, il imagine l’utopie d’une ville construite selon les mesures et les besoins de l’homme, l’urbanisme étant pour lui avant tout social. Les hommes doivent vivre sainement et confortablement. Mais sa vision n’est pas partagée par tous, et il en joue. Provocateur, il écrit dans un de ses devoirs une phrase qui lui vaudra une petite polémique :
« Ainsi que toutes les architectures reposant sur des principes faux, l'architecture antique fut une erreur. La vérité seule est belle ».
Le retour à Lyon
Lorsqu’il revient à Lyon après son séjour à la Villa Médicis, Tony Garnier met ses connaissances au service de sa ville natale. On lui confie d’abord la laiterie du parc de la Tête d’or. Puis il se fait recommander auprès du maire Edouard Herriot avec qui il collaborera étroitement. On lui fait confiance principalement pour les constructions d’ordre utilitaire telles que les Abattoirs de la Mouche, ou encore l’Hôpital Edouard Herriot (on ne saurait faire un rapprochement !). Il est aussi à la tête du projet du stade de Gerland.
Sur tous les chantiers qu’on lui attribue, Tony Garnier reste fidèle à son utilitarisme. Mais assez paradoxalement, ses travaux (forcés) sur la Grèce Antique lui apportent finalement beaucoup d'inspiration. Par exemple, on remarque que la conception du stade de Gerland (grands portiques, arcades, gradins en plein air et galerie circulaire) est largement tirée des stades antiques !
Merci Tony
Malgré son succès indéniable à Lyon, l’architecte n’est ni reconnu ni récompensé à l’échelle nationale et plusieurs de ses grands projets ne verront malheureusement jamais le jour.
Mais nous retenons de Tony Garnier sa touche humaine. Il refusait les gigantesques constructions qui, à l'instar des gratte-ciels new-yorkais, bousculent nos repères et nous éloignent toujours plus de la nature ainsi que de la simplicité.
Décédé en 1948, Tony Garnier demeure aujourd’hui l’un des grands architectes précurseurs de l’urbanisme moderne.
Alors merci Tony !
Mona-Lisa